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À propos de la Sanshin Zen Community
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Le style SanshinSanshin est une sangha internationale fondée en 1996 par Shōhaku Okumura, prêtre japonais de l’école zen sōtō et traducteur réputé des œuvres de Dōgen Zenji, maître zen japonais du 13è s. Son temple principal est le Shobozan Sanshinji à Bloomington, Indiana, qui propose une pratique journalière, des enseignements hebdomadaires, des sesshins (retraites totalement silencieuses, sans chants de sutras ou cérémonies), des retraites (notamment les retraites Genzo-e, comprenant 4 heures d’enseignement quotidien sur Dōgen) ainsi qu’un ango (période de pratique intensive) de trois mois. Toutes ces activités sont ouvertes à toutes celles et ceux qui sont intéressés par la pratique du zen sōtō. La sangha est essentiellement composée de laïcs, raison pour laquelle les activités régulières sont proposées en soirée du lundi au vendredi et en journée le dimanche, de manière à rendre la pratique compatible avec une vie familiale et professionnelle.
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La mission de la Communauté Zen Sanshin est triple :
- la pratique de Shikantaza dans le style d’Uchiyama Rōshi,*
- l’étude approfondie des enseignements de Dōgen Zenji,
- l’engagement à l’action bienfaisante.
* Trois aspects caractérisent la méditation zazen dans le style d’Uchiyama Rōshi :
- étudier la signification de zazen dans le contexte des enseignements du Bouddha,
- conserver la simplicité des formes et des cérémonies afin d’en comprendre le sens et le lien avec la pratique méditative. Les formes devraient être l’expression de notre pratique méditative et, singulièrement, des deux dimensions de respect et de gratitude,
- prendre la mesure de la signification de zazen et de l’étude dans la vie quotidienne moderne.
- la pratique de Shikantaza dans le style d’Uchiyama Rōshi,*
- l’étude approfondie des enseignements de Dōgen Zenji,
- l’engagement à l’action bienfaisante.
* Trois aspects caractérisent la méditation zazen dans le style d’Uchiyama Rōshi :
- étudier la signification de zazen dans le contexte des enseignements du Bouddha,
- conserver la simplicité des formes et des cérémonies afin d’en comprendre le sens et le lien avec la pratique méditative. Les formes devraient être l’expression de notre pratique méditative et, singulièrement, des deux dimensions de respect et de gratitude,
- prendre la mesure de la signification de zazen et de l’étude dans la vie quotidienne moderne.
La sangha Francophone
Elle est constituée des pratiquants des Temples de l’Eau Vive (Hosuiji) à Alès (France) et de l’Esprit Vaste (Daishinji) à Mons (Belgique). Le premier est dirigé par Shoju Mahler, le second par Mokushō Deprèay.
Les enseignants
Shoju Mahler
Née à Paris, Shoju Mahler a rencontré le dharma et la pratique du bouddhisme zen en 1992 aux États-Unis, où elle a longtemps vécu. Elle a reçu les préceptes de laïc en 1998 puis de prêtre bouddhiste zen (tokudo) de Daien Bennage Rōshi en 1999 et a vécu et pratiqué auprès d’elle dans son temple en Pennsylvanie pendant quatre ans. Elle a également pratiqué pendant deux angos au Aichi Senmon Nisodo, le temple de formation de l’école zen sōtō à Nagoya (Japon) en 2000 et 2002, auprès de Shundō Aoyama Rōshi. Pendant ces année de 1998 à 2004 elle a reçu une formation traditionnelle de prêtre zen sōtō, ainsi qu’un entraînement aux fonctions de Tenzo, Inno et Jikido et à la conduite des différentes cérémonies. En 2005, elle est devenue la disciple de Shōhaku Okumura Rōshi. Elle étudie et pratique pendant six ans auprès de lui dans son temple SanshinJi dans l’Indiana. Elle y participe aux angos de trois mois et y pratique également pendant plusieurs semaines chaque automne. Okumura Rōshi la nomme Shusso pour l’ango de 2008 et lui donne la transmission du Dharma en 2009. Ses cérémonies de zuisse à Eiheiji et Sojiji ont lieu en 2011. Elle est reconnue comme Nito Kyoshi (enseignante de second degré) et enseignante internationale de la Sotoshu (Kokusai Fukyoshi). Shoju a traduit en français trois livres des enseignements d’Okumura Rōshi : « Réaliser Genjokoan » (Almora 2016), « Zen des quatre saisons » (L’Eau du Dharma 2018) et « Vivre par vœu » (Sully 2020). Elle a ouvert en 2004 le Zendo l’Eau Vive où elle vit, pratique et enseigne zazen et les enseignements bouddhiques. |
Mokusho Deprèay
Titulaire d’un diplôme en philologie germanique (allemand – néerlandais), Mokushō Michel Deprèay (*1950) enseigne l’allemand de 1975 à 2005, successivement à l’Université de Liège, dans une école de formation de maîtres à Mons et à la faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Mons. Il prend sa retraite en 2005. Mokushō découvre la pratique de zazen en 1994. En 1996, il fonde un groupe de méditation à Mons (Belgique), prend refuge et reçoit les préceptes (jukai) en 1997 lors d’une retraite dirigée par Yuno Roland Rech. En 2000 il est ordonné (tokudo) par Ryōtan Tokuda-Igarachi au Temple d’Eitaiji (France). En 2002, le groupe de méditation de Mons est enregistré comme association sans but lucratif sous la dénomination ASBL Shikantaza. L’association rejoint l’Union Bouddhique Belge (UBB) dont Mokushō devient vice-président (2005-2009), puis président (2009-2013). Dans les années 2013–2015, il fait plusieurs séjours à la Demeure sans Limites, alors dirigée par Joshin Luce Bachoux Sensei qui l’encourage à rencontrer Shōhaku Okumura, abbé du temple de Sanshinji (Bloomington, Indiana, États-Unis). Mokushō effectue un premier séjour à Bloomington en 2015. Il y retourne en 2016 pour l’ango d’été au cours duquel il devient disciple d’Okumura Rōshi. De 2017 à 2019 il participe à trois angos au Toshoji (Japon, 2017 et 2018) et à Sanshinji (2019). Lors de ce dernier ango, il remplit la fonction de Shuso (moine du premier rang), donne des enseignements et participe à la cérémonie de Hossenshiki (combat du Dharma). En 2018 est inauguré, à Mons, le temple Daishinji en présence d’Okumura Rōshi et de représentants de l’école sōtō. |
Les lieux de pratique
Situé en France à Alès dans le Gard, le Zendo l’Eau vive est un lieu de pratique où nous proposons zazen, cérémonie du matin et étude du bouddhisme zen dans le cadre de moments pendant la semaine ainsi que de journées de zazen et de sesshin.
Du mardi au vendredi matin, deux temps de zazen suivis d’une courte cérémonie, de 6h30 à 8h. Le lundi de 9h à 11h45, deux temps de zazen suivis d’une lecture partagée et un temps de samou. Le mercredi de 18h30 à 20h30, un temps de zazen de 45mn, suivi d’une étude d’un texte sur le bouddhisme zen. Une fois par mois : soit une journée de zazen de 8h à 17h (zazen, samou, parole du Dharma, repas, thé pris ensemble), soit une journée de zazen seulement, de 5h45 à 20h, soit une retraite/sesshin du vendredi 17h au dimanche 14h. |
Le temple propose des séances de méditation assise, des enseignements, des conférences, des cours et des ateliers, des journées de pratique, des retraites résidentielles et non résidentielles.
En 2018, un nouveau bâtiment est venu remplacer l’ancien dojo devenu trop petit pour la pratique et les projets de diffusion du Dharma. Une fois terminé, le lieu pourra accueillir deux ou trois résidents pour des séjours de longue durée. |
Publications en Français.
Lisez une traduction française de "Franchir les Portes du Dharma" par Seigen Hartkemeyer de Dharma Gates are Boundless CLIQUEZ ICI
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Ici on peut télécharger la traduction française par Pascal Normandin du Jijuyu zanmai de Menzan. Traduction originelle du japonais à l’anglais par Shohaku Okumura.
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La direction de la pratique à Sanshin
Shōhaku Okumura
Fondateur et abbé Okumura Rōshi est né à Osaka, au Japon, en 1948. En 1970, il est ordonné par Kōshō Uchiyama Rōshi, l’un des grands maîtres zen du XXe siècle. Il reçoit la transmission du Dharma de son maître en 1975 et devient peu après membre fondateur du Pioneer Valley Zendo dans le Massachusetts. En 1981, il rentre au Japon et se met à traduire les œuvres de Dōgen Zenji, Uchiyama Rōshi et d’autres maîtres sōtō du japonais vers l’anglais. Il retourne aux États-Unis en 1993, avec son épouse Yuko et leurs deux enfants. Il a enseigné au Centre Zen de Kyoto (Japon) et au Minnesota Zen Meditation Center à Minneapolis (Etats-Unis). Il a par ailleurs été directeur du Bureau international de la Sōtōshu à San Francisco pendant treize ans. Aujourd’hui, Okumura Rōshi est reconnu pour son regard unique sur la vie et les enseignements de Dōgen Zenji regard acquis au travers de sa propre expérience de pratiquant, de traducteur et d’enseignant au sein de communautés de pratique japonaises et occidentales. Il donne régulièrement des conférences sur le Shōbōgenzō et sur d’autres textes fondamentaux. Ses traductions ont été éditées dans plusieurs ouvrages en langue anglaise, dont Dōgen's Extensive Record (Wisdom Publications, 2004) et The Wholehearted Way, (Tuttle Publishing, 1997), et ses conférences ont été publiées dans les périodiques « Buddhadharma : The Practitioner's Quarterly », « Dharma Eye », et « Buddhism Now ». Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en français : « Réaliser Genjokoan » (Almora 2016), « Vivre par vœu » (Sully 2020), « Zen des quatre saisons » (L’Eau du Dharma 2018), et sa version anglaise d’un ouvrage d’Uchiyama Rōshi, « Ouvrir la main de la pensée » (Eyrolles, 2013). Il continue à diriger des sesshin (retraites de méditation intensives) et des retraites de genzo-e (étude du Shōbōgenzō) à Sanshinji et dans divers autres centres aux États-Unis et dans d’autres pays. |
Hōkō Karnegis
Vice-abbesse Hōkō prendra la direction spirituelle de Sanshin lorsqu’Okumura Rōshi quittera ses fonctions en 2023, devenant alors enseignant fondateur. Ordonnée par Okumura Rōshi en 2005, elle a effectué son shuso hossen à Kogetsu-an (Shiga, Japon) la même année. Elle a ensuite reçu la transmission du Dharma en septembre 2012. Ses cérémonies de Zuisse à Eiheiji et Sojiji ont eu lieu en novembre de la même année. En janvier 2016, Hōkō a été nommée vice-abbesse et successeure d’Okumura Rōshi à la tête de Sanshin. Auparavant, elle a été directrice de la communication de la Hokyoji Zen Practice Community dans le sud du Minnesota de 2013 à 2016 et directrice de la pratique ad interim au Milwaukee Zen Center de 2011 à 2013. Elle a par ailleurs été conférencière au Lakeland College de Sheboygan, dans le Wisconsin, où elle enseignait les religions orientales, et elle enseigne actuellement le zen dans le cadre du programme d’apprentissage tout au long de la vie et à distance de l’Ivy Tech Community College. Elle est reconnue par la Sōtōshu comme nito kyoushi (enseignante de deuxième degré) et pratiquante du baika, une forme de chant d’hymnes bouddhistes japonais créé en 1952 par la Sōtōshu. Elle effectue à présent sa deuxième période de quatre ans comme kokusai fukyoushi (enseignante internationale pour la Sōtōshu). |
« Sanshin » comme le principe directeur par Okumura Roshi
« Une assise (Ichiza), deux exercices (Nigyou : Vœux et repentir), trois attitudes de l’esprit (Sanshin : esprit vaste, esprit parental, esprit joyeux). »
« SANSHIN est l’expression utilisée par Uchiyama Rōshi lors de sa dernière conférence à Antaiji. Il s’est retiré d’Antaiji en 1975 (…). Je devais avoir 26 ou 27 ans (…).Uchiyama Rōshi a expliqué avoir réalisé en tant qu’enseignant et abbé d’Antaiji que ces trois attitudes de l’esprit étaient les trois choses les plus importantes et avoir eu à cœur de les transmettre à ses disciples. Plus tard, j’ai été envoyé aux États-Unis et j’ai dû pratiquer sans mon maître. Ces trois points sont alors devenus mon maître. Sanshin est, selon moi, l’essence de son enseignement.Bien sûr, la chose la plus importante, c’est Zazen. Mais Sanshin est la mise en œuvre de Zazen dans notre vie quotidienne, que nous vivions dans un monastère ou dans le monde – avec nos familles, sur nos lieux de travail ou dans la société en général. Dès lors que nous vivons avec d’autres personnes, nous avons besoin de ces trois principes directeurs. Pour Maître Dōgen, ces trois « esprits » constituaient une instruction pratique à l’intention des moines vivant dans un cadre monastique. Uchiyama Rōshi estimait quant à lui que cette doctrine s’appliquait également à tout individu qui vit avec d’autres personnes. Que nous évoluions dans une sangha bouddhiste ou dans un autre type de communauté, nous avons besoin de ces trois attitudes fondamentales.
De même, les enseignements du Eihei Shingi (Règles pures pour la communauté zen) de Dōgen nous montrent, selon Uchiyama Rōshi, comment notre pratique de zazen peut fonctionner dans notre vie quotidienne, en dehors du zendô. À l’origine, ces instructions s’adressaient aux moines qui vivaient dans un monastère, mais Uchiyama Rōshi les jugeaient importantes pour toute personne vivant en communauté. Dans le chapitre intitulé « Tenzo Kyokun » (Instructions pour le cuisinier zen), Dōgen parle des trois esprits. Le Tenzo, comme tout bodhisattva, doit conserver ces trois attitudes mentales lorsqu’il prépare les repas pour la communauté.
De 1993 à 1997, j’ai enseigné au Minnesota Zen Meditation Center. J’y ai été enseignant principal jusqu'en 1996. En 1996, j’ai fondé Sanshin Zen Community, et j’ai choisi d’utiliser ce mot, Sanshin, comme nom pour la communauté. Souvent, les centres zen américains utilisent des noms des lieux, ou du moins une partie de ceux-ci. Comme le San Francisco Zen Center, le Minnesota Zen Center. Mais il y en a beaucoup d’autres. Cependant, à l’époque, nous n’avions pas encore de lieu. Il n’y avait que quatre personnes qui avaient uni leurs forces et avaient pris la décision de fonder une communauté zen. Il nous était donc impossible d’utiliser un nom de lieu. Nous étions à la recherche d’un endroit adéquat où établir cette communauté, et nous ne savions pas où celui-ci se trouverait. C'est pourquoi nous avons utilisé le mot Sanshin pour désigner notre communauté, une communauté dans laquelle les membres pratiqueraient ensemble avec ces trois esprits.
Pour moi, ces trois esprits sont très importants. C’est pourquoi, au cours des premières années qui ont suivi la fondation du temple à Bloomington en 2003, nous avons étudié le Eihei Shingi dans le cadre du groupe d’étude du mercredi. Je savais que ce ne serait pas un monastère : ce n’était pas mon intention. Étudier les règles de conduite monastiques n’aurait donc eu a priori aucun sens. Dans un monastère, il y a des structures : un abbé, qui a l’autorité ultime, des moines dirigeants et des enseignants qui peuvent guider la pratique et enseigner aux moines et aux nonnes en formation, des moines et nonnes expérimentés et des novices. En fait, les enseignements du Eihei Shingi se transmettent de génération en génération au sein de la communauté monastique. Mais comme Sanshin n’est pas un monastère, nous n’avions ni les acteurs, ni les structures correspondants. J’étais le seul enseignant, et bien qu’il y ait eu beaucoup de moines et de nonnes, c’était fondamentalement une communauté de personnes peu familières des structures monastiques et de la pratique formelle. C’est pourquoi j’ai pensé qu’il était important pour tout le monde de comprendre l’esprit de la pratique monastique et communautaire. J’ai donc décidé, au tout début de l’histoire de notre temple, d’étudier le Eihei Shingi. Je ne sais pas si cela a marché, mais c’était à tout le moins mon intention. »
« SANSHIN est l’expression utilisée par Uchiyama Rōshi lors de sa dernière conférence à Antaiji. Il s’est retiré d’Antaiji en 1975 (…). Je devais avoir 26 ou 27 ans (…).Uchiyama Rōshi a expliqué avoir réalisé en tant qu’enseignant et abbé d’Antaiji que ces trois attitudes de l’esprit étaient les trois choses les plus importantes et avoir eu à cœur de les transmettre à ses disciples. Plus tard, j’ai été envoyé aux États-Unis et j’ai dû pratiquer sans mon maître. Ces trois points sont alors devenus mon maître. Sanshin est, selon moi, l’essence de son enseignement.Bien sûr, la chose la plus importante, c’est Zazen. Mais Sanshin est la mise en œuvre de Zazen dans notre vie quotidienne, que nous vivions dans un monastère ou dans le monde – avec nos familles, sur nos lieux de travail ou dans la société en général. Dès lors que nous vivons avec d’autres personnes, nous avons besoin de ces trois principes directeurs. Pour Maître Dōgen, ces trois « esprits » constituaient une instruction pratique à l’intention des moines vivant dans un cadre monastique. Uchiyama Rōshi estimait quant à lui que cette doctrine s’appliquait également à tout individu qui vit avec d’autres personnes. Que nous évoluions dans une sangha bouddhiste ou dans un autre type de communauté, nous avons besoin de ces trois attitudes fondamentales.
De même, les enseignements du Eihei Shingi (Règles pures pour la communauté zen) de Dōgen nous montrent, selon Uchiyama Rōshi, comment notre pratique de zazen peut fonctionner dans notre vie quotidienne, en dehors du zendô. À l’origine, ces instructions s’adressaient aux moines qui vivaient dans un monastère, mais Uchiyama Rōshi les jugeaient importantes pour toute personne vivant en communauté. Dans le chapitre intitulé « Tenzo Kyokun » (Instructions pour le cuisinier zen), Dōgen parle des trois esprits. Le Tenzo, comme tout bodhisattva, doit conserver ces trois attitudes mentales lorsqu’il prépare les repas pour la communauté.
De 1993 à 1997, j’ai enseigné au Minnesota Zen Meditation Center. J’y ai été enseignant principal jusqu'en 1996. En 1996, j’ai fondé Sanshin Zen Community, et j’ai choisi d’utiliser ce mot, Sanshin, comme nom pour la communauté. Souvent, les centres zen américains utilisent des noms des lieux, ou du moins une partie de ceux-ci. Comme le San Francisco Zen Center, le Minnesota Zen Center. Mais il y en a beaucoup d’autres. Cependant, à l’époque, nous n’avions pas encore de lieu. Il n’y avait que quatre personnes qui avaient uni leurs forces et avaient pris la décision de fonder une communauté zen. Il nous était donc impossible d’utiliser un nom de lieu. Nous étions à la recherche d’un endroit adéquat où établir cette communauté, et nous ne savions pas où celui-ci se trouverait. C'est pourquoi nous avons utilisé le mot Sanshin pour désigner notre communauté, une communauté dans laquelle les membres pratiqueraient ensemble avec ces trois esprits.
Pour moi, ces trois esprits sont très importants. C’est pourquoi, au cours des premières années qui ont suivi la fondation du temple à Bloomington en 2003, nous avons étudié le Eihei Shingi dans le cadre du groupe d’étude du mercredi. Je savais que ce ne serait pas un monastère : ce n’était pas mon intention. Étudier les règles de conduite monastiques n’aurait donc eu a priori aucun sens. Dans un monastère, il y a des structures : un abbé, qui a l’autorité ultime, des moines dirigeants et des enseignants qui peuvent guider la pratique et enseigner aux moines et aux nonnes en formation, des moines et nonnes expérimentés et des novices. En fait, les enseignements du Eihei Shingi se transmettent de génération en génération au sein de la communauté monastique. Mais comme Sanshin n’est pas un monastère, nous n’avions ni les acteurs, ni les structures correspondants. J’étais le seul enseignant, et bien qu’il y ait eu beaucoup de moines et de nonnes, c’était fondamentalement une communauté de personnes peu familières des structures monastiques et de la pratique formelle. C’est pourquoi j’ai pensé qu’il était important pour tout le monde de comprendre l’esprit de la pratique monastique et communautaire. J’ai donc décidé, au tout début de l’histoire de notre temple, d’étudier le Eihei Shingi. Je ne sais pas si cela a marché, mais c’était à tout le moins mon intention. »
SANSHIN – Les trois esprits. par Okumura Roshi
« D’après mon maître, Uchiyama Rōshi, les Trois Esprits sont la manière dont notre zazen (méditation zen) fonctionne dans notre vie quotidienne. Sanshin veut littéralement dire « trois esprits ». Je pense que ces Trois Esprits sont le contraire des Trois Poisons. Les Trois Poisons sont l’avidité, la colère, et l’ignorance (par opposition à la sagesse). Les Trois Esprits de Sanshin, Dōgen Zenji nous l’enseigne dans le Tenzo Kyokun, sont l’esprit joyeux, l’esprit parental, et l’esprit magnanime. En japonais, Kishin, Roshin et Daishin.
L’esprit parental - ou « esprit mature » -, Roshin, est l’esprit des parents. Un parent peut éprouver de la joie à s’occuper des autres, des enfants. Par contre, les enfants éprouvent du bonheur seulement quand on s’occupe d’eux. Là est la différence entre esprit parental et esprit enfantin. L’esprit d’une personne mature peut également trouver de la joie à offrir, à s’occuper de ce qui doit être fait, plutôt que de demander que l’on s’occupe d’elle. Ceci est, je pense, le contraire de l’avidité : offrir, s’occuper des autres.
Kishin, l’esprit joyeux, est bien sûr le contraire de la colère. Quand les circonstances sont remplies de joie, quand notre vie est agréable, nous n’avons pas besoin de l’esprit joyeux. Nous n’en avons besoin que quand notre vie n’est pas très agréable. Nous avons besoin de percevoir la joie quand nous nous trouvons dans une situation difficile. La joie, quand nous avons des difficultés, vient du plus profond de notre cœur, de la perception que nous vivons avec tous les êtres et n’en sommes pas séparés. L’esprit joyeux est très important et précieux, c’est un joyau.
L’esprit magnanime, Daishin, est, selon Dōgen Zenji, l’esprit des grands océans et des grandes montagnes. Les océans et les montagnes sont imperturbables, ne peuvent être bouleversés. Les montagnes permettent à toutes sortes de plantes et d’animaux d’être là et les soutiennent sans aucune discrimination. Les océans acceptent toutes les sortes d’eaux de toutes sortes de fleuves, sans juge-ment, sans résistance, et en font un seul océan sans aucune séparation. Ceci est la Sagesse au-delà de la discrimination. La Sagesse est un remède à l’ignorance. Ainsi, je pense que, dans ma pratique, ces Trois Esprits sont la manière dont zazen fonctionne dans la vie quotidienne.
Ces Trois Esprits doivent être la base de toute communauté. Dans une communauté zen, bien sûr, zazen est la base, mais il nous faut aussi travailler pour soutenir notre pratique. Quand nous travaillons avec d’autres personnes, ou pour d’autres personnes, ces trois attitudes mentales sont très importantes. Quand nous sommes chez nous ou au travail, et que nous travaillons avec les autres, cette attitude est une grande aide. »
L’esprit parental - ou « esprit mature » -, Roshin, est l’esprit des parents. Un parent peut éprouver de la joie à s’occuper des autres, des enfants. Par contre, les enfants éprouvent du bonheur seulement quand on s’occupe d’eux. Là est la différence entre esprit parental et esprit enfantin. L’esprit d’une personne mature peut également trouver de la joie à offrir, à s’occuper de ce qui doit être fait, plutôt que de demander que l’on s’occupe d’elle. Ceci est, je pense, le contraire de l’avidité : offrir, s’occuper des autres.
Kishin, l’esprit joyeux, est bien sûr le contraire de la colère. Quand les circonstances sont remplies de joie, quand notre vie est agréable, nous n’avons pas besoin de l’esprit joyeux. Nous n’en avons besoin que quand notre vie n’est pas très agréable. Nous avons besoin de percevoir la joie quand nous nous trouvons dans une situation difficile. La joie, quand nous avons des difficultés, vient du plus profond de notre cœur, de la perception que nous vivons avec tous les êtres et n’en sommes pas séparés. L’esprit joyeux est très important et précieux, c’est un joyau.
L’esprit magnanime, Daishin, est, selon Dōgen Zenji, l’esprit des grands océans et des grandes montagnes. Les océans et les montagnes sont imperturbables, ne peuvent être bouleversés. Les montagnes permettent à toutes sortes de plantes et d’animaux d’être là et les soutiennent sans aucune discrimination. Les océans acceptent toutes les sortes d’eaux de toutes sortes de fleuves, sans juge-ment, sans résistance, et en font un seul océan sans aucune séparation. Ceci est la Sagesse au-delà de la discrimination. La Sagesse est un remède à l’ignorance. Ainsi, je pense que, dans ma pratique, ces Trois Esprits sont la manière dont zazen fonctionne dans la vie quotidienne.
Ces Trois Esprits doivent être la base de toute communauté. Dans une communauté zen, bien sûr, zazen est la base, mais il nous faut aussi travailler pour soutenir notre pratique. Quand nous travaillons avec d’autres personnes, ou pour d’autres personnes, ces trois attitudes mentales sont très importantes. Quand nous sommes chez nous ou au travail, et que nous travaillons avec les autres, cette attitude est une grande aide. »
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